VO2 Max et pratique du Karaté Catégories : Sciences
Auteur : Alain Foltzer

VO2 Max et pratique du Karaté


(Résumé simplifié - JORRESCAM 1992)

ROSSI D., BRUS F., BODARD J., BOVET R, MARCONNET P.. - Service Départemental de PHYSIOLOGIE du SPORT, Hôpital FONTPRE, 1208 Av. Colonel PICOT 83 TOULON.

L'accession de jeunes talents de niveau régional à un niveau national, exige des quantités importantes d'entraînement certes, mais surtout une individualisation des objectifs et charges d'entraînements. La préparation physique est doublement importante: elle doit viser à reculer le seuil d'apparition des diverses manifestations de la fatigue lors de la pratique, et contribuer à l'augmentation du nombre de séance d'entraînement par une amélioration des processus de récupération.

Toute planification rationnelle de la préparation physique ne peut s'entreprendre sans une évaluation initiale du potentiel physique de l'athlète. Le V02 Max, indice intéressant du potentiel physique du sportif, conditionne d'une part le seuil d'apparition de la fatigue en retardant l'intensité d'effort pour laquelle il y a accumulation de lactates, et d'autre part les capacités de récupération des athlètes en favorisant l'utilisation cellulaire de l'oxygène.

Le karaté étant une activité très technique, sollicitant de manière originale l'ensemble de l'organisme, à la fois sur le plan biomécanique, cardio-respiratoire, et neuro-musculaire, il nous a semblé intéressant d'élaborer un test de puissance maximale aérobie spécifique de l'activité, permettant de répondre aux nécessités d'entraînement.

Afin d'évaluer la validité du test " prototype " spécifique, 5 karatékas pratiquant la compétition au niveau régional ont volontairement réalisé chacun deux tests

- un test classique de course sur tapis roulant selon le protocole de BRUE, 1985 dont les résultats ont servi de valeur de référence, pour les valeurs maximales des différentes variables dépendantes enregistrées ( V02, FC, LAs, pH, Q R, et VE ).

- le test " prototype " au cours duquel le sujet devait réaliser une séquence gestuelle spécifique au karaté, selon un rythme progressivement croissant.

Exprimée en km/h sur tapis roulant et en nombre de coups par minute en karaté, l'intensité d'effort constituait donc notre variable indépendante dans les deux tests.

Notre recherche a donc consisté à vérifier l'hypothèse suivante: les critères d'atteinte du V02Max des 5 sujets - reflétées par les valeurs maximales de nos variables dépendantes - mesurées au cours du test de tapis roulant ne présenteront pas de différence significative avec ceux enregistrés lors du test spécifique karaté.

Les résultats obtenus n'ont pas montré de différence significative pour les valeurs maximales de FC et de QR. En revanche les valeurs maximales de V02Max, lactatémie, pH, et VE présentaient des différences significatives (les sujets n'ayant atteint, au test karaté, en moyenne que : 86 % du V02Max sur tapis roulant; et 75 de la lactatémie maximale ).

Même s'il est possible d'attribuer ces différences à la structure de la séquence gestuelle au cours du test karaté, quelques modifications susceptibles de diminuer les écarts constatés, doivent être envisagées avant toute conclusion.