Théorie cognitiviste de la motivation Catégories : Théories
Auteur : Alain Foltzer

Théorie cognitiviste de la motivation



"L'activité résulte d'une façon générale d'un écart entre 2 cognitions. Lorsque 2 événements cognitifs sont incompatibles l'un par rapport à l'autre, il en résulte une stimulation génératrice d'activation laquelle est éventuellement suivie d'une activité organisée pour réduire l'écart" (Ouf!! Ben fallait le dire tout de suite) - mais vous allez comprendre.

Exemple : Si un sujet veut donner un coup de pied jodan à son adversaire, il analyse l'écart entre sa position actuelle (en garde - pieds au sol à distance) et la position finale (en mawashi jodan par exemple) - Il mesure en conséquence l'écart entre les 2 positions telle qu'il se les représente dans son projet d'action, pour savoir s'il peut tenter de la réaliser (activation).

Constats théoriques (Champagnol - 1974) :

  • Le degré d'activation croît quand l'importance de l'écart augmente.
  • A partir d'un certain seuil apparaît un affect à tonalité désagréable qui s'impose de plus en plus quand l'importance de l'écart augmente encore (Adversaire trop grand ou trop loin par exemple).

Didactique : Cette théorie est très intéressante puisqu'elle met en évidence le fait qu'il est nécessaire pour l'enseignant de toujours veiller à ce que l'élève soit en situation d'apprentissage selon un "décalage optimal" (cf/Claude Allal) - c'est à dire que la quantité d'apprentissage soit toujours optimale mais réalisable par le sujet - Les applications de cette théorie mettent particulièrement en avant la problématique de gestion des groupes hétérogènes. Comprenez bien que s'il est important de toujours mettre le sujet en situation d'apprentissage ou de perfectionnement, un enseignement non différencié ciblant un public de niveau hétérogène (ceintures) ne va satisfaire qu'une partie limitée de ce public -

Dans un cas, la tâche est trop complexe (l'écart des cognitions est trop important) - le sujet feindra d'apprendre mais ne fera que bouger -----> affect négatif : altération de la motivation

Dans l'autre cas, la tâche ne sera pas assez complexe, le décale n'est pas optimal, les routines s'installent et le sujet se démotive.
Remarque : Ecart des cognitions = écart entre ce que le sujet sait et saura après la réalisation de la tâche (Nouveau savoir). Difficile de passer à l'apprentissage de UNSU juste après acquisition de Zenkutsu Dachi (écart des connaissances trop important)

Les théories cognitivistes de la motivation ont été en partie à l'origine des pédagogies différenciées. Même lorsque vous avez homogénéisés vos groupes de travail en groupe de niveau, il restera toujours des disparités entre les élèves - L'une des solutions est de ne pas prévoir un exercice unique pour atteindre un objectif donné (d'autant plus que cet objectif doit être en décalage optimal), mais plutôt une séquence à variantes multiples jouant le rôle l'élèments de remédiation pour tous ceux qui premièrement, réussissent d'emblée l'exercice principal (écart trop faible) et deuxièmement pour tout ceux qui n'ont pas les moyens ou la connaissance nécessaire pour réaliser cet exercice central ou principal sans émettre trop d'erreur (écart trop important).

Voir aussi : Formation en vidéo > Le décalage optimal



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