La structure temporelle de l'effort en Karaté Catégories : Sciences
Auteur : Alain Foltzer

La structure temporelle de l'effort en Karaté


Lactatémie, structure temporelle et fréquence cardiaque au cours de 5 combats successifs

David ROSSI - Faculté des sciences du sport, 163 Av. de Luminy. C.P. 910, 13288 Marseille CEDEX 9 (JORRESCAM 1996)

Introduction

Le profil métabolique d'une activité physique et sportive dépend de la structure temporelle de l'effort qu'elle suscite et de son intensité (Handschuh et al., 1991). En vue d'élaborer un programme de mise en condition physique pour des karatékas, nous avons entrepris dans un premier temps, d'analyser la structure temporelle de l'effort en karaté sportif (le combat) et d'évaluer, à l'aide de paramètres physiologiques, son intensité afin de déterminer son profil métabolique.

Méthodes

Des compétiteurs de niveaux différents (débutants, départementaux, régionaux et internationaux) ont participé à une simulation de compétition (5 combats de 3 minutes réelles d'effort, séparés de 15 minutes de récupération) au cours de laquelle la fréquence cardiaque et la lactatémie étaient mesurées. Une analyse vidéo des combats a permis de caractériser l'effort en karaté sportif comme un effort intermittent acyclique, où de courtes mais intenses actions offensives et/ou défensives (2,47 ± 1,19 secondes) sont entrecoupées de courtes périodes de récupération active (phase d'observation d'une durée de 4,8 ± 4,1 secondes) dont l'intensité moyenne est 53,13 % ± 3,23 du V02 Max individuel, et de phases de récupération passive (arrêts de l'arbitre d'une durée de 8,37 ± 3,72 secondes).

Résultats

Pour tous les sujets la lactatémie augmente significativement à l'issue des combats. Elle atteint une valeur maximale 2 ou 5 minutes après l'arrêt du combat, représentant 82,41 % ± 19,54 de la concentration en lactate maximale individuelle enregistrée en fin de test progressif et maximal sur tapis roulant. Au cours des combats la fréquence cardiaque s'élève dès la première minute d'effort jusqu'à une zone proche des valeurs maximales individuelles (92,9 % f 2,6 de la fréquence maximale enregistrée au test d'effort sur tapis roulant).

Conclusion

A l'issue de cette analyse de l'effort, il apparaît clairement que le karaté sportif est un effort intermittent acyclique "court-court", composé d'une alternance d'actions sollicitant le développement d'une puissance musculaire importante : propulsion du corps, brusques démarrages, fentes avant... et de périodes de plus faible intensité : sautillements sur la plante des pieds et marche lente. L'effort semble mixte, sollicitant à la fois les voies anaérobies et le métabolisme aérobie. Les principales aptitudes bioénergétiques, dont le développement semble nécessaire pour la compétition sportive en karaté, sont à envisager.

Bibliographie

Handshuh R., Rakotoambinina B., Desnus B., & Fraisse F. (1991). Etude de la mise en jeu du métabolisme anaérobie en fonction de la durée et de l'intensité de l'exercice. Science et Sport, 6,15-24.