Effet de la pratique du Judo et du Karaté sur l'agressivité de jeunes garçons Catégories : Sciences
Auteur : Alain Foltzer

Effet de la pratique du Judo et du Karaté sur l'agressivité de jeunes garçons


Reynes Eric, Lorant Jean - UFRSTAPS Université de Nice Sophia Antipolis - Laboratoire Sports et Régulations Sociales.

Alors que les études sur l'effet de la pratique de sport à haut contact (Foot américain, hockey sur glace...) plaident en faveur d'une augmentation de l'agressivité, les études portant sur l'effet des sports de combat orientaux tendent à rapporter une réduction de l'agressivité. Toutefois, ces études sont pour une majorité des études transversales, portant sur la pratique du karaté ou du Taekwon do et sur des sujets adultes ou adolescents. L'objet principal de cette étude est de mesurer l'impact de deux années de pratique de judo et de karaté shotokan sur l'agressivité de jeunes garçons de huit ans par le biais d'une approche longitudinale. Nous avons fait l'hypothèse que la pratique de ces activités s'accompagnait d'une réduction de l'agressivité, avec toutefois un effet plus marqué chez les karatékas. En effet, l'enseignement du judo et du karaté différent notamment quant à la place qui est accordée aux kata et à la méditation ; paramètres rapportés comme nécessaires à l'occurence de la réduction d'agressivité sous l'effet de la pratique.

43 enfants âgés de 8 ans (14 judoka, 9 karatéka et 20 enfants d'école primaire) ont rempli une fois par an pendant 3 ans, le questionaire d'agression de Buss et Perry.

L'analyse des résultats fait apparaître, après deux ans de pratique, un effet différent de la pratique du judo et du karaté. La pratique du karaté ne s'accompagne d'aucun effet sur l'agressivité, alors que la pratique du judo semble jouer comme un frein à l'acquisition de la maîtrise de la colère (C'est à dire un effet négatif sur la maîtrise de l'émotion de colère). Outre la place accordée aux Kata et à la méditation, l'hypothèse de caractéristiques intrinsèques à la pratique du judo a été avancée pour expliquer cette différence.

Quoiqu'il en soit, une étude plus longue et mobilisant un effectif plus conséquent est nécessaire pour clarifier l'effet réel de la pratique des sports de combats orientaux sur les comportements d'agression.