Etude des Kata supérieurs Categories : Préparation diplômes
Auteur : Alain Foltzer

Etude des Kata supérieurs


1- Etude des contenus techniques

La différence qu'il existe entre l'étude d'un kata supérieur et celle d'un kata de base se situe autant dans l'acquisition des enchaînements que de leur compréhension.

Cependant, qu'est-ce qui différencie l'élève devant l'étude d'un kata supérieur? Il n'est pas sensé être débutant face à ce type d'apprentissage. Ceci signifie plusieurs choses :

  • qu'il a acquis une expérience sur le plan de l'apprentissage des katas. En d'autres termes, l'élève a développé des stratégies d'apprentissage que le débutant n'a pas encore (Mémorisation plus rapide du kata - anticipation sur les intentions : connaissance des principes d'action - meilleure gestion des directions, connaissance technique, acquis posturaux...)
  • Alors que le débutant est dans la majorité des cas, simultanément confronté à l'apprentissage du Kata et des techniques qui le compose.


L'élève de niveau avancè quant à lui, mémorisera le kata directement à travers les enchaînements de techniques qui le compose (Le Kata n'est plus la somme de techniques, mais la somme d'enchaînements). Il a en principe moins d'éléments à mémoriser pour acquérir ne serait-ce le diagramme du kata.

Mais une grande majorité des Kata supérieurs sont plus long que les Kata de base. Ce qui est une différence non négligeable sur le plan pédagogique -> Ne pas commencer à les enseigner trop tôt, du moins tant que les techniques qui le compose ne sont pas + ou - automatisée.

En résumé, selon le principe traditionnel d'enseignement du karaté, l'étude des kata supérieurs est réservée aux élèves ayant acquis les katas de base :

  • Les élèves ne sont plus des débutants. L'enseignant peut s'appuyer sur leurs expériences tant sur le plan de l'acquisition technique que de la stratégie d'apprentissage (L'étude se fait à partir des acquis).


Il y a cependant, une question importante à laquelle nous nous devons de chercher des éléments de réponses:

2- Y-a-t-il une classification des kata supérieurs qui en favorise l'apprentissage?

A cette question, nous pouvons répondre partiellement, oui. Il suffit de regarder les contenus imposés pour l'examen des "dan" pour comprendre qu'une classification existe. Cependant, ces contenus respectent-t-ils une logique de progression en terme d'apprentissage?.

L'exemple de Kankudaï ou Kosokundaï nous renseigne.

Ce kata est reconnu comme l'association des kata de base. Découpé en 5 "morceaux", ils existent en tant que tel (les Kata de base) pour en favoriser l'apprentissage (de Kanku Daï ou sa correspondance selon les styles). Cependant selon l'évolution règlementaire des Dan, cette logique n'existe plus puisque c'est Tekki ou Naifanshi Shodan que la règlementation impose à l'issue de l'enseignement des kata de base. (cf/programme du 1er Dan - 2009-20..)

En somme, les Kata supérieurs selon la classification par grades (des Dan) n'entretiennent pas vraiment une logique de progression. Les seules véritables hypothèses que nous pouvons avancer sur le plan de la classification des kata en Karaté serait que :

- Les Kata supérieurs s'apparentent plus à des outils de perfectionnement technico-tactique alors que les kata de base seraient des outils d'apprentissage technique. Kanku Daï serait le kata de liaison sur le plan purement traditionnel.

  • Chaque kata supérieur serait la pièce d'un puzzle dont la somme réduirait les incertitudes du combat libre.



De plus, n'oublions pas que se sont aussi les modes compétitives qui vont dans une certaine mesure orienter cette classification.

Nombre de Kata sont inscrits au programme des examens des grades supérieurs ou égal au 2ème dan, mais font aussi partie des listes " compétition kata" pour des catégories d'âges ne pouvant pas accéder à l'examen des Dan dans lequel ces Kata sont imposés,

Et pourtant, les règlements de compétitions précisent des critères d'évaluation identiques à ceux des examens des dan sans pour autant accorder d'équivalence entre grade et niveau en compétition Kata.

En d'autre termes, c'est à l'enseignant de justifier une fois encore ses intentions éducatives. Ici, le sportif et le traditionnel n'ont pas les même enjeux.

La problématique du Kata est complexe, car si sa justification est purement admise sous son acception originelle comme répertoire techniques et tactiques, son introduction dans le champ de la compétition n'est donc pas pertinente et brouille même les pistes : La logique de l'activité se disperse. Et par "étude d'un Kata supérieur", il devient alors pleinement justifiable devant un jury de traiter le sujet en développant un objectif de type "Préparation à la compétition Kata".